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Cette phrase, pourtant courante, peut freiner le développement émotionnel de votre enfant.

Être parent, c’est avancer chaque jour entre doutes, essais, et répétitions. Malgré une expérience parfois solide des relations humaines, la parentalité nous confronte à un terrain nouveau : celui des émotions de nos enfants. Et face à leurs réactions parfois déroutantes, il n’est pas rare de nous retrouver à répéter les mêmes phrase, en espérant un changement qui ne vient pas.

L’une des répliques parentales les plus fréquentes, notamment lorsque l’enfant est submergé par ses émotions, est la fameuse : « Calme toi ! ». Intuitive, brève, souvent prononcée sur le ton de l'urgence, cette injonction semble pourtant bien peu efficace.

Pourquoi dire « Calme toi » ne calme pas vraiment un enfant ?

Lorsqu’un enfant traverse une tempête émotionnelle (colère, tristesse, frustration intense), lui demander de se calmer est souvent inutile. Et pour cause, un enfant débordé émotionnellement n’a pas encore les capacités neurologiques ni émotionnelles pour retrouver seul son calme sur commande.

À ce moment précis, son cerveau (le système limbique) est en alerte maximale.

L’injonction « calme toi » ne lui donne ni les moyens de s’apaiser, ni la sécurité affective dont il a besoin pour y parvenir. Pire, cette phrase peut être perçue comme une forme de rejet ou d’incompréhension, ce qui accentue encore son malaise.

Elle peut aussi renforcer un sentiment de solitude ou de honte, comme si l’émotion qu’il ressentait était « trop » ou « inappropriée ». Or, ce que l’enfant cherche, sans toujours pouvoir l’exprimer, c’est avant tout une validation émotionnelle et un accompagnement bienveillant.

Que dire ou faire à la place de « calme toi » ?

Il est essentiel de se rappeler qu’un enfant ne choisit pas de se laisser déborder par ses émotions. Il les subit. Dans ces moments, notre rôle d’adulte n’est pas de nier ce qu’il ressent, mais de lui offrir un cadre sécurisant pour traverser ce qu’il vit.

Voici quelques approches plus aidantes :

  • Valider l’émotion : nommer ce que l’enfant ressent lui permet de se sentir compris. Par exemple :« Je vois que tu es très en colère », ou « C’est difficile pour toi, je comprends ». Cette reconnaissance est déjà, en soi, un premier pas vers l’apaisement.

  • Rassurer :« Cette émotion est forte, mais elle va passer. Je suis là avec toi. » Offrir un repère stable permet à l’enfant de se sentir en sécurité dans la tempête.

  • Proposer une action concrète : selon l’âge et le tempérament de l’enfant, on peut l’inviter à faire un exercice de respiration ensemble, proposer un câlin, ou simplement changer d’environnement (sortir quelques minutes, aller dans une autre pièce).

Ces gestes simples, mais puissants, sont autant d’outils que l’enfant pourra s’approprier peu à peu pour développer sa capacité d’autorégulation.

En résumé

Plutôt que de réprimer l’émotion en espérant qu’elle disparaisse, accompagnons nos enfants à la reconnaître, l’exprimer, puis la traverser. Cela ne signifie pas tout accepter ou tout tolérer, mais plutôt leur apprendre à mettre des mots sur ce qu’ils vivent, une compétence essentielle pour leur équilibre futur.

Modifier notre façon de réagir, même légèrement, peut transformer profondément la qualité de la relation que nous entretenons avec eux et les aider à grandir en sécurité, avec confiance et autonomie émotionnelle



 
 
 

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